À peine arrivés au Porge (33), nous avons eu la chance d’observer les vols de linottes mélodieuses, verdiers d’Europe et de chardonnerets. Quelques tariers pâtres étaient également au rendez-vous. Après ces observations ornithologiques, nous nous sommes mis en marche pour aller à la rencontre du Pélobate cultripède (l’espèce que nous souhaitions particulièrement observer lors de cette sortie). Cet anoure (amphibien dépourvu de queue) de taille moyenne (environ 80 mm) apprécie particulièrement les terrains meubles littoraux et arrière-littoraux de notre région. « Les dépressions humides, marais littoraux, dunes grises à la végétation rase et parfois même les dunes boisées sont fréquentées par l’espèce »*.
Notre marche active d’environ 7km au cours de laquelle nous avons croisé la route d’un Lièvre, d’une Huppe fasciée ainsi que d’une Rainette méridionale, nous a amené au sein de dépressions dunaires et d’une mare. Celle-ci est habitée par de nombreuses larves de pélobates (têtards), l’espèce y est donc bien présente.
Equipés de nos lampes frontales, nous nous sommes mis à la recherche des pélobates (leurs yeux ressortent tels des petits yeux de chats dans la nuit). Cela s’est vite avéré fructueux et nous avons pu observer notre premier individu adulte sur le site. Avec ses yeux proéminents dotés d’une pupille ovale verticale qui fend l’iris, vous tombez sous son charme au premier regard. Au total, ce sont 3 individus qui ont été comptabilisés dans le sable, à proximité de la mare et deux autres dans le plan d’eau.
Au cours de nos prospections, nous avons tendu l’oreille et avons entendu le chant de l’Alyte accoucheur (il rappelle celui du Hibou Petit-duc). Ce petit amphibien d’environ 45 mm à l’iris doré et la pupille verticale présente une reproduction étonnante ! En effet, le mâle porte les œufs sur son dos et s’occupe de les placer dans l’eau juste avant leur éclosion. Ce soir les Alytes étaient au rendez-vous puisque nous avons pu observer 5 individus.
Nous avons également eu l’occasion de voir de superbes tritons marbrés et quelques tritons palmés dont l’un d’entre eux de forme pédomorphique, une véritable rareté. Les individus pédomorphiques ou néoténiques ne quittent jamais le milieu aquatique et conservent la forme larvaire au stade adulte. On reconnaît ces individus à la présence de branchies. L’Axolotl est un exemple bien connu de néoténie.
Après de multiples clichés photographiques, nous nous sommes décidés à rebrousser chemin. Les alytes présents au beau milieu des sentiers pédestres nous ont rappelé à quel point il est nécessaire d’être vigilants au transit des amphibiens sur les sentiers et les routes. La collision routière est l'un des facteurs de mortalité des amphibiens les plus importants, pouvant impacter jusqu’à 90% d’une population localement pour les crapauds et les grenouilles.
* Source : Les amphibiens de France, Belgique et Luxembourg (Parthénope collection, Édition Biotope)
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