L'Œdicnème criard, oiseau menacé des plaines agricoles de Nouvelle-Aquitaine

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L’œdicnème criard, surnommé le courlis de terre, est un oiseau menacé des plaines agricoles de Nouvelle-Aquitaine. Sa sauvegarde est rendue possible grâce à une collaboration entre associations de protection de la nature et agriculteurs. Les repérages de terrain, qui se poursuivront jusqu’en juillet, ont déjà commencé. Les agriculteurs sont encouragés à transmettre leurs observations pour faciliter la protection de l’espèce. Quelques nids ont déjà été localisés et balisés depuis le mois de mars.

Œdicnème criard

Œdicnème criard © Romain Chisson

L’œdicnème, un as du camouflage
L’œdicnème criard est assez peu connu. Il affectionne les terrains pierreux à végétation rase, éparse ou absente, comme les vignes, les champs en cultures de printemps (maïs, tournesol, pois) ou encore les carrières. C’est un oiseau particulièrement difficile à repérer car il maîtrise à la perfection l’art de se fondre dans son habitat. Adulte, il arbore un plumage couleur sable avec de grands yeux jaunes et des pattes jaunes. Ses œufs gris mouchetés ressemblent à s’y méprendre à deux cailloux ovales. Enfin, ses poussins, grisonnants et rayés, se tapissent au sol dès la naissance pour se protéger des prédateurs. L’illusion est parfaite. En journée, l’œdicnème criard couve et surveille ses œufs ou ses poussins, se toilette, ou s’alimente de coléoptères, lombrics, limaces près de son nid... Les nuits de mars à août, il s’adonne régulièrement à des sérénades nocturnes qui lui valent son nom.

Bien camouflé, mais surtout menacé…
Le courlis de terre est en déclin en France et en Europe. Il est très présent dans le Poitou-Charentes ainsi qu’en Dordogne. Cependant, depuis 15 ans, un déclin des populations a aussi été localement observé. Il est, de ce fait, essentiel de préserver cette espèce dans la région Nouvelle-Aquitaine. Passant l’hiver en Afrique et en Espagne, l’œdicnème revient en mars dans le département pour se reproduire. Il pond deux œufs, à même le sol, entre les rangs ou les plants de cultures printanières, ou sous les ceps de vignes. Cependant, sa discrétion et son camouflage rendent les couvées et les jeunes particulièrement difficile à voir. Ces derniers sont alors vulnérables au risque de destruction accidentelle lors des travaux agricoles, réalisés dans les parcelles où il est installé (binage, passage de la herse-étrille, traitements, semis). La période sensible s’étale d’avril à fin juillet.


Le protéger avec l’aide des agriculteurs
Afin d’éviter la destruction des œufs au moment des travaux agricoles, la LPO Poitou-Charentes, la LPO Aquitaine, le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres et Charente Nature se mobilisent dans les plaines du Poitou-Charentes et de Dordogne jusqu’au début de l’été. L'objectif ? Repérer les couples, puis localiser les nids et poser un balisage bien visible, pour que les agriculteurs puissent les éviter plus facilement lorsqu’ils interviennent avec leurs engins. Ce travail nécessite une étroite concertation entre les associations de protection de la nature et le monde agricole ! En complément des recherches réalisées par les naturalistes, les agriculteurs sont vivement encouragés à communiquer dès que possible leurs observations d’œdicnèmes, la découverte de nids ou de poussins pour que la LPO puissent au mieux les accompagner.

 

Le programme de préservation de l'œdicnème criard en Nouvelle-Aquitaine reçoit le soutien financier de ces partenaires.

 

Découvrir le programme national sur l’œdicnème criard

Documents à télécharger

L'œdicnème criard : suivi et protection
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