La Processionnaire du pin est de retour

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Chaque année, lorsque les températures remontent, la Chenille Processionnaire du pin quitte l'abri de son arbre pour rejoindre le sol et se changer en chrysalide. Cependant, sa prolifération peut engendrer des problèmes pour la biodiversité.

Piège à chenilles, Chenille Processionnaire du pin, Mésange charbonnière

Piège à chenilles © Boutique LPO / Chenille Processionnaire du pin © L. Bernès / Nichoir à Mésange charbonnière © Boutique LPO

La Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est un Lépidoptère davantage connu à l’état de larve que celui d’adulte. La chenille, longue de quelques millimètres à 4 centimètres selon son âge, est très velue, brune noirâtre avec des taches rouges sur le dessus et les flancs. Son nom commun lui vient de son habitude à marcher en processions, et de son appétit pour les aiguilles de pins et de cèdres. Les adultes sont plus discrets. Il s’agit de papillons de 3 ou 4 centimètres d’envergure aux ailes grises qui ne vivent que quelques jours en été, le temps de se reproduire.

À tous les stades de sa vie, la Processionnaire du pin peut être confondue avec la Processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea). La chenille de cette dernière se distingue par l’absence de taches rouges sur son dos, lui donnant un aspect plus sombre que la Processionnaire du pin. De plus, comme leurs noms respectifs l’indiquent, elles ne sont pas présentes sur les mêmes arbres.

Les adultes femelles pondent entre 100 et 200 œufs qui éclosent dès le début de l’automne. Les chenilles se nourrissent des aiguilles de leur arbre-hôte, ce qui va l’affaiblir et le rendre vulnérable aux maladies et parasites. Elles passent l’hiver dans un nid de soie caractéristique bien visible, car généralement situé à la cime des pins, avec une forte exposition au soleil. Une fois les températures suffisamment hautes, les chenilles quittent le nid et s’enfoncent dans le sol pour entrer en chrysalide, avant d’émerger sous leur forme adulte à partir du mois de juin.

C’est pendant ce déplacement de la cime des arbres jusqu’au sol, en passant par le tronc, que les contacts avec les humains et les animaux de compagnie sont les plus courants. Quand elles se sentent menacées, les chenilles Processionnaires du pin éjectent leurs poils urticants, ce qui peut provoquer des réactions indésirables, voire dangereuses (démangeaisons, conjonctivite, maux de gorge, etc.). C’est pourquoi il est vivement déconseillé d’entrer en contact direct avec les chenilles sans protection. Les animaux de compagnie doivent également être tenus éloignés de ces chenilles.  

La Processionnaire du pin profite du réchauffement climatique et de la disparition des haies pour étendre son aire de répartition. Il en résulte des proliférations localisées qui peuvent avoir un impact significatif sur la santé des arbres-hôtes, des humains et des animaux de compagnie.

Heureusement, il existe des solutions respectueuses de l’environnement pour y faire face. Des pièges spécifiques peuvent être placés sur les arbres-hôtes pour capturer les chenilles qui descendent le long du tronc pour rejoindre le sol, sans utiliser de produits chimiques nocifs. Néanmoins, chaque arbre infecté doit être équipé d’un piège pour que cette méthode soit efficace. Elle peut être complétée par des mesures destinées à favoriser la présence durable de prédateurs naturels de la Processionnaire du pin. Parmi ceux-ci, la Mésange charbonnière (Parus major) et la Huppe fasciée (Upupa epops) peuvent être attirées en installant des nichoirs spécifiques. La Mésange charbonnière, présente toute l’année en France et investissant facilement les nichoirs, est une alliée de premier plan dans la régulation des populations de chenilles de la Processionnaire du pin. Des haies d’essences locales et diversifiées sont favorables à certaines espèces de chauves-souris susceptibles de chasser les adultes de la Processionnaire du pin : Sérotine commune, Pipistrelle de Kuhl ou encore Noctule de Leisler. La période d’émergence de papillons correspond à celle où les chauves-souris élèvent leurs jeunes et ont un besoin important de proies.