Alors que presque tous les plans stratégiques nationaux (PSN) des États membres de l'UE, dont la France, ont maintenant été soumis et approuvés par la Commission européenne et que le déploiement de la nouvelle PAC est désormais en cours, BirdLife Europe, NABU et le Bureau européen de l'environnement ont publié un rapport évaluant les références environnementales de 17 des plans stratégiques de la PAC de l'UE. Les résultats ne sont guère enthousiasmants.
De nombreux États membres font ainsi preuve d'un manque d'engagement inquiétant, optant pour la plupart pour le strict minimum d'exigences environnementales dans leurs plans agricoles. La Commission elle-même s'avère impuissante à exiger des mesures supplémentaires nécessaires. La conséquence est que l'Union Européenne est maintenant partie pour cinq ans d'inaction dans le secteur précis où elle a le plus d’impact : l’agriculture.
Alors que cette PAC, dans le contexte du Green Deal européen de 2019, était considérée par beaucoup comme une opportunité majeure pour guider la transition vers un avenir plus vert et plus durable, le statu quo reste le seul véritable gagnant.
En l'absence d'objectifs climatiques contraignants que les États membres doivent remplir, la politique la plus coûteuse de l'UE continuera à injecter des fonds dans un secteur avec peu ou pas de conditionnalité concernant la manière dont ils sont dépensés. Dans de nombreux cas, d’importantes subventions continuent de soutenir des industries néfastes telles que les engrais synthétiques et les pesticides toxiques, qui nuisent à la biodiversité, dégradent les sols, menacent la santé humaine et mettent en péril les moyens de subsistance agricoles et notre capacité future à produire des aliments.